Édition Découverte Compétence 4
PRATIQUES DE SOINS
La toxicité hépatique du paracétamol est augmentée chez certains patients, notamment en cas d’affection hépatique, de consommation importante d’alcool ou de prise d’un médica- ment qui accélère le métabolisme du paracé- tamol (certains antiépileptiques ou le mille- pertuis par exemple). Chez ces patients adultes, il est prudent de ne pas dépasser 3 000 mg de paracétamol par jour, voire 2 000 mg chez ceux qui pèsent moins de 50 kg (10,11). En cas de douleurs intenses d’emblée ou qui résistent au paracétamol , la morphine à la dose minimale efficace est une alternative, avec une balance bénéfices-risques qui semble au moins aussi favorable que celle d’un opioïde dit faible (12). Quand la voie orale n’est pas acceptable, la morphine est à administrer par voie intra veineuse ou sous-cutanée, éventuellement en analgésie autocontrôlée par le patient (1,13). Le profil d’effets indésirables des opioïdes comporte surtout des troubles digestifs fré- quents, notamment nausées, vomissements, constipations, et des troubles neuropsychiques fréquents dont somnolences, confusions et sensations vertigineuses (14). Pour limiter le risque de constipation, di- verses mesures sont à adopter d’emblée, notamment : apport accru en fibres et, parfois, utilisation d’un laxatif (15). Les symptômes de surdose d’opioïde sont une dépression respiratoire, voire un arrêt respiratoire, et une hypotension artérielle, des convulsions, un coma, une rhabdomyolyse, un œdème pulmonaire (14). Les opioïdes exposent à des interactions médicamenteuses, notamment par addition d’effets indésirables avec des médicaments sédatifs ou avec des médicaments qui consti- pent (14). Les opioïdes ou certains de leurs métabo- lites actifs sont éliminés par voie rénale. Une insuffisance rénale, notamment causée par des médicaments tels que les diurétiques, les inhibiteurs de l’enzyme de conversion (IEC), les sartans ou les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS), expose à une augmentation des effets indésirables des opioïdes (14). Médicamenteux Morphine Les anesthésiques locaux tels que la lidocaïne semblent avoir une efficacité antalgique tem- poraire en cas de mucites orales (1). Les effets indésirables des anesthésiques locaux oropharyngés semblent minimes en usage ponctuel. Les conséquences de leur Médicamenteux Anesthésique local
Traitements à écarter en cas de mucites orales liées à un traitement antitumoral
Amifostine. L’ amifostine , un médicament dit cyto protecteur, expose à des réactions cutanées graves, par- fois mortelles, et à des hypotensions artérielles lors de la per- fusion, effets indésirables disproportionnés en regard de sa faible efficacité en prévention des mucites orales causées par la radiothérapie (1,19,20). Corticoïdes en solution pour bains de bouche ou sous forme de pastilles à sucer. Les cortico ïdes en solution pour bains de bouche ou sous forme de pas- tilles à sucer sont mal évalués dans le traitement des mucites orales et augmentent le risque d’infection, notamment de can- didose (1,21). Fentanyl en comprimé sublingual ou gingi val et en film buccal. Le fentanyl , un antalgique opioïde, en comprimé sublingual ou gingival, ou en film buc- cal, expose à des atteintes buccodentaires et à des aggrava- tions des mucites orales (22,23). En cas de mucite orale, un risque de surdoses avec les formes buccales de fentanyl est à prévoir (24).
absorption par une muqueuse lésée sont mal connues. Les risques augmentent avec la ré- pétition des applications et la quantité appli- quée, en partie ingérée. Les anesthésiques locaux exposent à des sensations de brûlure et à des troubles du goût, à des fausses routes par anesthésie du carrefour oropharyngé, à des réactions d’hypersensibilité, à des méthémo- globinémies*. Ils perturbent parfois la cicatri- sation des plaies (16à18).
Non médicamenteux Bains de bouche
En cas de mucites orales, des bains de bouche avec du sérum physiologique ou une solution de bicarbonate de sodium sont des op- tions (1,2).
Situations particulières
Enceinte ? Situation non abor dée ici. Les mucites orales chez les femmes enceintes ne sont pas abor- dées dans cette situation pratique. ©Compétence 4
P age 10 •C ompétence 4 • É dition D écouverte • A vril 2022 • N° 52 bis
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