Edition Découverte Compétence 4
NOUVEAUTÉS DES MÉDICAMENTS Nouvelles substances, copies de médicaments, nouvelles modalités d’administration, nouveaux dosages, etc. Autant d’informations en lien avec les médicaments qui vous permettent d’adapter votre pratique infirmière.
CONDITIONNEMENTS
Neuroleptiques buvables : des caractéristiques à connaître pour sécuriser les soins Troubles psychiques
L es neuroleptiques sont utilisés dans diverses affec tions, le plus souvent psychiatriques, et sous diverses formes pharmaceutiques. L’Association Mieux Prescrire a analysé le conditionnement de 21 formes buvables multidoses de neuroleptiques utilisées en psychiatrie et disponibles mi-2021 en officine, en France. Nous avons notamment recherché : la présence d’un dispo sitif adapté à la mesure des doses préconisées dans le résumé des caractéristiques (RCP), et la présence d’un bouchon-sécurité sur le flacon. Nous avons aussi exa miné : les instructions d’utilisation de la notice ; les informations présentes sur la boîte et l’étiquette des flacons. Préférer les dispositifs permettant une mesure précise des doses, sans ambiguïté Les seringues orales graduées sont les dispositifs les plus précis pour mesurer la dose à administrer à partir d’un flacon d’une forme buvable multidoses. Les gra duations en milligrammes sont à préférer car les poso logies sont très souvent exprimées en milligrammes dans les RCP, ce qui évite les calculs de conversion entre millilitres ou gouttes et milligrammes (1). Treize des 21 spécialités analysées sont fournies avec une seringue doseuse graduée. Seules trois sont graduées uniquement en milligrammes : Fluanxol° ( flupentixol ) ; Solian° ( amisulpride ) et Tiapridal° ( tiapride ). Pour d’autres spécialités, l’unité de la seringue do seuse est exprimée en gouttes ou en millilitres, mais le risque d’erreur de conversion est limité par le fait que : 1 goutte correspond à 1 mg de substance pour Loxapac° ( loxapine ), Tercian° ( cyamémazine ) et Théralène° ( ali mémazine ) ; 1 ml correspond à 1 mg de substance pour Abilify° et Aripiprazole Arrow° ( aripiprazole ) et Rispéri
Loxapac° ( loxapine ) en flacon de 30 ml. Au contraire, le volume de la seringue est parfois trop important, ce qui est source de surdoses, par exemple pour Théralène° ( alimémazine ), avec des gra duations sur la seringue do seuse (50 gouttes) allant jusqu’à plus du double de la posologie préconisée chez les adultes (20 mg soit 20 gouttes). Des flacons compte-gouttes sont parfois proposés afin de mesurer de faibles doses, mais ces présentations exposent à des erreurs quand le nombre de gouttes à compter est élevé. C’est le cas, par exemple, de Clopixol° ( zuclopenthixol ), avec des doses journalières préconi sées de 50 mg à 100 mg, voire 200 mg (soit de 50 à 100 gouttes, voire 200 gouttes) ; ou de Largactil° ( chlorpromazine ) avec des doses journalières préconi sées de 25 mg à 300 mg (soit 25 à 300 gouttes) chez les adultes. D’après le RCP, la spécialité Haldol° ( halopéri dol ), présentée en flacon compte-gouttes, n’est pas adaptée aux doses supérieures à 2 mg (soit 20 gouttes), alors que des doses variant le plus souvent de 1 mg à 10 mg sont préconisées. Il suffirait de mettre sur le marché un flacon de 30 ml avec seringue doseuse, ce que la firme Janssen a « refusé systématiquement » selon l’Agence française du médicament (ANSM) (2). En 2021, il reste des spécialités neuroleptiques munies d’un gobelet, dispositif doseur peu précis en pratique : Abilify° et Aripiprazole Arrow° ( aripiprazole ) ; Dogmatil° ( sulpiride ). Bouchon-sécurité : indispensable pour limiter le risque d’ingestion accidentelle La plupart des flacons des spécialités examinées sont équipés d’un bouchon-sécurité mais certains en sont dépourvus : Dogmatil° ( sulpiride ), Largactil° ( chlorpro mazine ), Loxapac° ( loxapine ), Neuleptil° 1 % et Neuleptil° 4 % ( propériciazine ), Nozinan° ( lévomépro mazine ). L’absence de bouchon-sécurité rend plus aisée
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done Teva Santé° ( rispéridone ). Des dispositifs doseurs en défaut
Certaines seringues doseuses ont un volume inadapté aux doses préconisées. Ce volume est parfois trop faible, ce qui oblige à mesurer la dose en plusieurs fois, et accroît le risque d’erreurs, en particulier pour les poso logies les plus élevées. C’est le cas, par exemple, pour
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