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Alcool
Alcool : un “coût” humain important
D e l’alcool ou du tabac, quel est celui qui coûte le plus cher à la société ? Combien l’État gagne-t-il “sur le dos des fumeurs” ? Une étude sur le “coût social” des drogues en France, menée par l’Observa toire français des drogues et des toxicomanies, a tenté de répondre à ces questions (1). Une estimation modélisée. La méthode de calcul appliquée pour cette étude aux données sanitaires françaises est une méthode usuelle au niveau inter national (1). Le coût social des drogues prend en compte, en les valorisant monétairement, les pertes en vies humaines, les pertes de qualité de vie, les pertes de production, les comportements violents, etc. ( a ). Il prend aussi en compte l’impact sur les finances publiques : différence entre les dépenses (de santé, de répression, etc.) et les gains (taxes perçues sur la vente, retraites non versées en cas de mort prématurée) (1). Alcool, le plus coûteux. Selon cette étude, ce coût serait voisin, pour le tabac et pour l’alcool, de 120 mil liards d’euros par an chacun, très supérieur à celui des drogues illicites qui serait de 8,8 milliards (1). Les années de vie perdues et les pertes de qualité de vie représentent une part prépondérante de ce coût. En 2010, les années de vies perdues par personne concer née sont de 17 pour l’alcool (810 000 années au total en France), de 9 pour le tabac (690 000 années au total) et de 18 pour les drogues illicites (43 000 années au total) (1). Les taxes sur le tabac et l’alcool, et les économies engendrées par les retraites non versées, ne compen seraient pas, selon ces calculs, le coût des soins induits, les taxes couvrant seulement 37 % des coûts des soins liés à l’alcool et 40 % pour le tabac (1). Des arguments pour prioriser en santé publique. Quelles que soient les critiques sur ce type de calcul, notamment sur la valorisation monétaire de la vie humaine, cette étude a le mérite de permettre de comparer les drogues entre elles (2,3). Cette étude montre que celles qui sont le plus combattues par la collectivité ne sont pas forcément les plus coûteuses en vies humaines. À méditer, notamment par les responsables poli tiques qui défendent plus ou moins directement le lobby de l’alcool. ©Prescrire
Références 1- Kopp P “Le coût social des drogues en France” Observatoire français des drogues et des toxicomanies 2015 : 10 pages. 2- Quinet E et coll. “Évaluation socioéconomique des investissements publics” Commissariat général à la stratégie et à la prospective 2013 : 352 pages. 3- Cal ML “Les analyses médico- économiques Partie 2. Les méthodes des économistes pour calculer l’efficience d’une option de soins” Rev Prescrire 2015 ; 35 (379) : 379-384. Consommation de substances psychoactives par les adolescents en France Alcool : environ 10 % de buveurs réguliers et des alcoolisa tions massives ponctuelles. En 2017, 12 % des garçons et 5 % des filles âgés de 17 ans ont déclaré consommer régulièrement de l’alcool, au moins 10 fois dans le mois. Cette consommation régu lière est stable depuis 2000, mais en net recul depuis 2014. Près d’un jeune de 17 ans sur deux a déclaré avoir bu au moins 5 verres d’alcool pris en une seule occasion (soirée, etc.) dans le mois qui a précédé l’enquête, en 2017 (1). L’enquête Enclass montre une baisse des ivresses chez les collégiens (9 % des collégiens ont été ivres en 2018 versus 13 % en 2014), et une stabilité des comportements d’alcoolisation des lycéens entre 2015 et 2018 (2). ©Prescrire
▶ Tiré de Rev Prescrire Novembre 2019 Tome 39 N° 433 • Page 866
Références 1- Spilka S et coll . “Les drogues à 17 ans : analyse de l’enquête ESCAPAD 2017” Observatoire français des drogues et des toxicomanies, Tendan- ces 2018 ; (123) : 8 pages. 2- Spilka S et coll. “Usage d’alcool, de tabac et de cannabis chez les adolescents du secondaire en 2018” Observatoire français des drogues et des toxicomanies, Tendances 2019 ; (132) : 4 pages.
▶ Tiré de Rev Prescrire Janvier 2016 Tome 36 N° 387 • Page 57
Lire aussi
a- La valeur monétaire de la vie humaine retenue est celle recom mandée en 2013 en France pour les analyses économiques, soit 115 000 euros par année de vie (réf. 1). Cette valeur repose sur des enquêtes de préférence réalisées en population générale (réf. 2). Pour une analyse critique de ces méthodes, lire la réf. 3.
• Un texte publié dans Forum montre que le lobbying des alcooliers est une activité efficace. (n° 395, pages 708-709)
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Dépendances et addictions – Partie I • Page 3
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