Édition Découverte Compétence 4
PRATIQUES DE SOINS
Connaître, pour une affection donnée, les signes ou symptômes à surveiller, des conseils non médicamenteux, les traitements de premier choix et ceux à écarter.
Mucites orales liées à un traitement antitumoral
POINTS-CLÉS
● Les mucites orales sont un effet indési rable fréquent de certains traitements anti tumoraux. Elles exposent les patients à des douleurs parfois intenses, des dénutritions, des déshydratations et des infections. ● La prévention des mucites orales repose avant tout sur des soins buccodentaires L es mucites orales (alias stomatites) sont des inflammations de la muqueuse buc- cale, souvent associées à des inflamma- tions de la muqueuse pharyngée. Il s’agit d’un effet indésirable fréquent de certaines chimiothérapies antitumorales et de certaines radiothérapies (1). Les mucites orales sont dites graves quand elles provoquent des douleurs intenses et empêchent de manger ou de boire (1,2). Ne sont pas abordés dans cette situation pratique : les mucites orales chez les femmes enceintes ou qui allaitent ; le traitement des complications infectieuses et hémorragiques des mucites orales.
avant et pendant le traitement antitumoral. Sucer des glaçons lors d’une chimiothéra pie à risque de mucites réduit la fréquence des mucites orales graves. ● En cas de douleurs, le traitement de premier choix est le paracétamol , voire la morphine en cas de douleurs intenses.
Facteurs de survenue
Fréquence et gravité variables selon les traitements anti tumoraux et selon l’état bucco dentaire. Les traitements anti tumoraux qui exposent à des mucites orales fréquentes ou graves sont surtout : – une radiothérapie de la tête et du cou ; – une radiochimiothérapie avant une greffe de cellules souches ; – une chimiothérapie avec un cytotoxique tel que la bléomycine , la cytarabine , la doxorubi- cine , l’ étoposide à dose élevée, le fluorouracil administré en bolus, le melphalan , le métho- trexate ; – une chimiothérapie avec des antitumoraux ayant un effet antifacteur de croissance épi- dermique tels que le géfitinib (1à6). Les mucites orales semblent plus fré- quentes en cas d’association de plusieurs traitements antitumoraux ou de surdose (1,2). Le risque de mucite orale dépend aussi de la technique de radiothérapie : il est réduit avec la radiothérapie tridimensionnelle (1). La fréquence des mucites orales liées à un traitement antitumoral est accrue en cas de : – mauvais état buccodentaire ; – caries ; – maladie parodontale* ; – sécheresse buccale ; – mauvais état nutritionnel (2,7).
Reconnaître
Lésions douloureuses de la bouche et difficultés à avaler. Les mucites orales se manifestent par :
– des sensations de brûlure ; – des douleurs parfois intenses ; – des troubles de la voix (dysphonie) ; – des difficultés et des douleurs à la déglutition (dysphagie et odynophagie) (1). Selon leur gravité, les mucites orales sont caractérisées par : – une rougeur accentuée (érythème) ; – des lésions blanches qui font saillie et qui pèlent ; – des ulcérations superficielles isolées ; – des ulcérations profondes étendues (1,2).
P age 8 • C ompétence 4 • É dition D écouverte • A vril 2022 • N° 52 bis
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