Édition Découverte
OUVERTURES
Illustration : Léa Lord
SOCIÉTÉ Violences sexistes et sexuelles pendant les études de médecine : un constat alarmant
● Les violences sexistes et sexuelles sont large ment répandues dans tous les milieux sociaux et espaces de vie. En France, plusieurs enquêtes publiées de 2017 à 2022, et un phénomène de libé ration de la parole, ont montré que ces violences sont courantes pendant les études supérieures, et notamment de médecine. ● À l’université et lors des stages, notamment à l’hôpital, les violences sexistes et sexuelles sont majoritairement subies par les femmes. Dans le cadre universitaire, les agresseurs sont très majo ritairement des étudiants. En stage, ces violences sont souvent le fait de supérieurs hiérarchiques. ● Les conséquences sur la vie personnelle et le parcours professionnel des victimes peuvent être importantes : traumatisme physique, santé men tale dégradée, perte de confiance, décrochage uni versitaire, influence sur le choix de la spécialité médicale, etc. ● Les victimes rapportent très rarement les faits, notamment par peur des conséquences sur leur ave nir professionnel, ou parce qu’elles présument qu’au cune mesure ne sera prise, mais aussi parce qu’elles ne savent pas à qui signaler les violences subies. ● Face à cette situation, des syndicats et associa tions d’étudiants proposent une série de mesures pour la formation des étudiants et des médecins encadrants, ainsi qu’en matière de signa lement des violences, de l’aide aux victimes, et des sanctions des auteurs de violences. Rev Prescrire • Mars 2023
Violences sexistes et sexuelles : chez les étudiantes et étudiants en pharmacie, aussi
E n février 2022, l’Association nationale des étudiants en pharmacie de France (Anepf) a publié les résultats d’une enquête menée auprès d’environ 2 100 étudiants sur la pré valence des violences sexistes et sexuelles pendant le cursus de pharmacie (1). La situation décrite par les résultats de cette enquête est très similaire à celle relatée par les étudiants en médecine (lire “Violences sexistes et sexuelles pendant les études de médecine : un constat alarmant” p. 217-220). Un étudiant en pharmacie sur deux a déclaré avoir subi des remarques sexistes au cours de son cursus universitaire ; plus de quatre sur dix ont rapporté des faits de harcèlement sexuel ; un quart des étudiants ont dit avoir été victimes d’agressions sexuelles. 75 personnes (soit 3,5 %), des femmes pour la plupart, ont également déclaré avoir été victimes de viol. À l’université, la grande majorité des agresseurs étaient des étudiants (1). Dans le cadre de stages en officine, environ 30 % des étu diantes et étudiants ont déclaré avoir été victimes de remarques sexistes à l’officine et environ la même propor tion d’un harcèlement sexuel. De façon plus globale, 15 % affirment avoir été victimes d’agressions sexuelles. Quel que soit le type de violences, les femmes sont beaucoup plus concernées que les hommes (1). En pharmacie aussi, les victimes de violences sexistes et sexuelles rapportent rarement les faits : seulement 6 % des cas d’outrages sexistes et de harcèlement sexuel ont été signalés et 25 % des agressions sexuelles, notamment les viols (lire “Agressions sexuelles, harcèlement sexuel et outrage sexiste : définitions légales” p. 219) (1). ©Prescrire
1- Association nationale des étudiants en pharmacie de France (Anepf)“Enquête sur les violences sexistes et sexuelles” février 2022 : 48 pages.
Les sources et références sont disponibles dans la revue Prescrire originale, sur abonnement
P age 16 • L a revue P rescrire (É dition découverte ) • S eptembre 2023 • T ome 43 N° 479 bis
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