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Pénuries : l’alternative sur l’ordonnance D ébut janvier 2023, en France comme dans d’autres

de l’ amoxicilline , j’en ai en stock. Certes, pas beaucoup, mais j’en ai. Ces médecins, convaincus de l’absence totale d’ amoxicilline en pharmacie, ne songent peut-être même plus à la prescrire, et aggravent malgré eux la situation en générant des ruptures en cascade sur d’autres antibiotiques. Et si, à défaut d’une communication organisée et efficace entre les prescripteurs et les dispensateurs, on imaginait tout simplement une autre façon de prescrire les médicaments quand une situation de pénurie est connue. Par exemple, en prescrivant sur la même ordonnance pour tout médicament de premier choix déclaré indisponible, une alternative en cas de rupture de stocks effective : « amoxicilline, si rupture délivrer tel ou tel autre antibiotique ». Après tout, j’avais déjà vu ça lors de ruptures sur des antihyper tenseurs les années précédentes. Sauf en cas de rupture aussi sur l’alternative en plus du premier choix, plus besoin de déranger le prescripteur, et pas de stress s’il n’est pas joignable parce qu’il est trop tard pour que le secrétariat réponde, ou que c’est le samedi. J’ai soumis cette idée aux médecins de mon secteur géographique, mais mes messages sont restés sans réponse, et les prescriptions ne semblent pas avoir évolué. Ces pénuries sont une plaie pour les soignants, elles augmentent la difficulté de nos métiers et mettent en danger les patients. C’est une situation aussi incroyable qu’inadmissible pour notre société. Je n’ai pas toutes les clés pour comprendre et appréhender les difficultés du côté des prescripteurs, mais je suis convaincu de l’intérêt de partager les pistes d’amélioration de nos pratiques. Plus que jamais, les patients ont besoin de nous, de nous tous, ensemble. Thomas Declercq

pays du monde, les soignants affrontent une situation de pénurie d’antibiotiques. Les formes pédiatriques d’ amoxicilline ont ouvert la marche en novembre l’année précédente, avec en parallèle des difficultés d’approvisionnement en paracétamol , entre autres. Le travail en officine n’en devient que plus pénible, déjà impacté par les épidémies de covid-19, grippe et bronchiolite. Les prescripteurs en ont assez qu’on les appelle pour leur demander par quoi remplacer les médicaments indisponibles. Les patients… patientent. Il ne leur a jamais été autant demandé de patienter qu’en ce début d’année 2023. Certains s’inquiètent ou paniquent et d’autres, heureusement peu nombreux, s’en prennent aux équipes officinales parce qu’il est inconcevable que ce soit si difficile de fournir un médicament, surtout quand le patient est un enfant. Pour l’ amoxicilline , des solutions sont trouvées, faute de mieux : contingentement des commandes nous obligeant à regarder tous les matins dès l’ouverture si on peut grapiller 2 ou 3 boîtes chez les grossistes ; bidouille de solution “maison” à partir des comprimés dispersibles destinés aux adultes ; plus tardivement prise en charge de préparations magistrales proposées par des collègues spécialisés en sous-traitance. Et maintenant, comme un mauvais jeu de dominos, les ruptures s’enchaînent sur d’autres antibiotiques parfois cruciaux, par exemple en cas de résistances bactériennes. Un paradoxe me frappe un matin : des médecins continuent à prescrire des céphalosporines désormais en rupture, mais ne prescrivent plus ou presque d’ amoxicilline . Alors que

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Pharmacien d’officine Rev Prescrire • Avril 2023

L a revue P rescrire (É dition découverte ) • S eptembre 2023 • T ome 43 N° 479 bis • P age 17