FTP Souffrances psychiques et médicaments Extraits

Patients anxieux

Patients anxieux

L’ anxiété est une situation émotionnelle caractérisée par des sensations d’appréhension et de peur accompagnées de symptômes physiques tels que tachycardie, accélération de la respiration, sudation et tremblements. Il peut s’agir d’une émotion physiolo- gique, en réaction à une épreuve, mais elle devient parfois disproportionnée, sévère et handicapante. Plusieurs classifications de l’anxiété ont été propo- sées. En général, on considère que l’anxiété aiguë est associée à un événement récent et pénible, et qu’elle s’améliore le plus souvent en quelques semaines. On nomme communément anxiété généralisée une anxiété envahissante irrationnelle qui persiste 6 mois ou plus avec des conséquences sociales et/ou profes- sionnelles. À l’anxiété s’associent de façon variable une agitation ou une sensation d’être survolté ou à bout, une hypervigilance, une fatigabilité, des difficul- tés de concentration ou des trous de mémoire, une irritabilité, une tension musculaire, des perturbations du sommeil. Les patients se plaignent souvent de manifestations physiques de l’anxiété : céphalées, douleurs thoraciques, fatigue, insomnie, inconfort abdominal. La prise en charge de l’anxiété généralisée vise d’abord à éliminer une cause précise pouvant être à l’origine de l’anxiété ou causer des symptômes qui peuvent être confondus avec une anxiété tels qu’une hyperthyroïdie, un trouble du rythme cardiaque, un syndrome sérotoninergique dont ceux consécutifs à une tumeur carcinoïde, etc. Une aide psychologique adaptée est une priorité dans le but d’éviter le recours aux médicaments. Quand un médicament est jugé opportun, la référence est une benzodiazépine. La buspirone est une alternative. Le propranolol , un bêtabloquant, limite les manifestations cardiaques et autonomiques dont les tremblements de l’anxiété. Des antidépresseurs sont de plus en plus utilisés, notamment les antidépresseurs inhibiteurs dits sélec- tifs de la recapture de la sérotonine (IRS). Des antiépi- leptiques et des neuroleptiques sont parfois proposés. Les troubles phobiques sont des peurs exagérées et irrationnelles d’objets, d’activités ou de situations spécifiques produisant des conduites d’évitement. En général, les phobies spécifiques et simples répondent mal aux médicaments mais répondent mieux à un traitement comportemental. Les benzo- diazépines et les antidépresseurs sont cependant beaucoup prescrits. La venlafaxine n’a pas d’avantage démontré sur les antidépresseurs dits sélectifs de la recapture de la sérotonine (IRS), et son profil d’effets indésirables n’est pas favorable du fait de ses effets indésirables cardiovasculaires. Anxiété généralisée Troubles phobiques

La phobie sociale est une peur persistante et intense d’une ou plusieurs situations sociales plus ou moins précises qui se manifeste par des symptômes somatiques d’anxiété. Dans la phobie sociale, le premier choix est une psychothérapie cognitivocomportementale. À défaut, ou en cas d’échec, les antidépresseurs apportent parfois une amélioration partielle, la paroxétine étant la mieux évaluée. La venlafaxine n’a pas d’avantage démontré et son profil d’effets indésirables n’est pas favorable. Les benzodiazépines et certains antiépileptiques sont aussi utilisés. Les bêtabloquants modèrent les symptômes physiques notamment palpitations et tremblements, en cas d’anxiété de performance en public. Les agoraphobies se traitent comme les troubles paniques. Les troubles paniques sont caractérisés par des crises récurrentes sévères d’anxiété, soudaines, inat- tendues, avec une sensation de mort imminente et des symptômes physiques autonomes. Ces attaques de panique sont suivies d’une crainte persistante de nouvelles attaques et de leurs conséquences. Si les thérapies cognitives ou comportementales ne suffisent pas, un antidépresseur IRS est à envisager. Les autres choix, malgré une évaluation peu probante, sont les imipraminiques et l’ acide valproïque . Troubles paniques

Troubles obsessionnels compulsifs

Les troubles obsessionnels compulsifs sont asso- ciés à des pensées obsessionnelles, récurrentes, intrusives et des comportements compulsifs répétitifs. Une association d’interventions psychocomporte- mentales semble la plus bénéfique à long terme. En cas d’échec, les antidépresseurs apportent parfois un mieux partiel.

Stress post-traumatique

Dans le syndrome de stress post-traumatique, l’an- xiété est précipitée par un souvenir persistant pénible d’une expérience traumatique grave qui a été mena- çante ou catastrophique. Les patients souffrent aussi parfois de symptômes négatifs tels que des conduites d’évitement, un retrait social. Il peut s’agir d’une émo- tion physiologique, en réaction à une situation éprou- vante, mais elle devient parfois disproportionnée, sévère et handicapante. Le principal traitement est une psychothérapie. Les antidépresseurs, y compris les IRS, semblent peu efficaces. Les médicaments sont utilisés pour les symptômes éventuels d’anxiété ou de dépression.

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Souffrances psychiques et médicaments – Partie II • Page 1

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