Edition Découverte Compétence 4

VIGILANCES

GLOSSAIRE Les termes expliqués de façon concise dans ce glossaire sont signalés dans le texte par un astérisque (*) fibrillation auriculaire : alias fibrillation atriale, trouble du rythme cardiaque lié à la disparition de contractions coordonnées et efficaces des fibres musculaires des oreillettes et qui se manifeste par un rythme cardiaque irrégulier et rapide. flutter auriculaire : alias flutter atrial, trouble du rythme cardiaque caractérisé par une activité électrique très soutenue de l’oreillette droite, à l’origine d’un rythme cardiaque très rapide et régulier.

Le résumé des caractéristiques (RCP) français de Omacor° (dosé à 1 g d’acides gras polyinsaturés oméga-3 par capsule molle), daté du 2 mars 2022, n’informe pas sur ce risque de trouble du rythme cardiaque parfois grave, source d’accidents vasculaires cérébraux, entre autres (1). En somme  L’évaluation clinique des acides gras oméga-3 polyinsaturés n’a pas montré de bénéfice sur des critères cliniques, tant chez les patients en prévention cardiovasculaire primaire que secon daire (6). Compte tenu de l’augmentation du risque de fibrillations ou de flutters auriculaires provoquée par une supplémentation en oméga-3 polyinsaturés, leur utilisation est à déconseiller. Chez les patients ayant des antécédents cardiovasculaires, un régime alimentaire diversifié de type méditerranéen a plus d’intérêt pour leur santé (3,6). ©Compétence 4

Les sources et références, au nombre de 12, sont disponibles dans la revue Compétence 4 originale.

Ceftriaxone : convulsions, confusions, hallucinations Chez les personnes âgées, en cas de traitement antibiotique avec une céphalosporine à des doses usuelles, il est prudent de surveiller d’éventuels effets indésirables neurologiques centraux.

E n 2021, des équipes de Marseille, Toulouse et Tours ont analysé les notifications d’effets indésirables neurologiques centraux graves de la ceftriaxone (Rocéphine° ou autre), un antibiotique du groupe des céphalosporines, à partir de la base de données française de pharmacovigilance (1). De 1995 à 2017, 152 notifications ont rapporté 216 effets indésirables centraux : 45 encéphalopathies*, une trentaine de cas de convulsions ou d’autres formes de crises épileptiques, 13 cas de myoclonies*, 11 états de mal épileptique, 34 cas de confusions et 16 d’hallucinations. En moyenne, les troubles sont apparus au 4 e jour de l’exposition et ont duré 4,5 jours. 70 % des patients étaient âgés de plus de 65 ans et 55 % étaient des femmes. L’effet indésirable a conduit à une hospitalisation ou à un prolongement d’hospita lisation dans 73 % des cas. Douze patients sont morts. La clairance de la créatinine a été mesurée dans 59 cas, et une insuffisance rénale a été constatée 44 fois. Les données hépatiques ne sont pas rapportées. La dose moyenne journalière de ceftriaxone était de 1,7 g ; seuls 3 patients avaient reçu une dose supérieure à la dose maximale préconisée dans le résumé des caractéristiques (RCP), soit 4 g par jour (1).

La créatinine, issue de la dégradation de la c au niveau des cellules musculaires, est élimin ée dans les urines par un processus quasi exclu sif de filtration rénale. La clairance de la créatin ine est couramment utilisée pour évaluer la capa cité des reins à filtrer le sang et le degré d’une insuffisance rénale. +

réatine

En somme Les céphalosporines sont connues pour exposer, à fortes doses, à des effets indésirables neurologiques centraux parfois graves, avec convul sions voire états de mal épileptique (2,3). Vu ces notifications, la prudence est de considérer que le risque existe aussi à des doses plus faibles, en parti culier chez les patients insuffisants rénaux ou âgés. ©Compétence 4

Page 16 • Compétence 4 • Édition Découverte • Avril 2023 • N° 64 bis

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