Édition Découverte Prescrire
STRATÉGIES
raison d’une hyperglycémie ou d’un diabète asso cié à d’autres facteurs de risque cardiovasculaire. La durée médiane de suivi a été de 7,5 ans. La consommation déclarée en poisson a été très va riable selon les pays. Au cours du suivi, environ 6 % des personnes sans antécédent d’affection cardiovasculaire sont mortes et 13 % des personnes avec un antécédent (3). Parmi les personnes ayant un antécédent d’affec tion cardiovasculaire ou un risque cardiovasculaire élevé, lamort ou la survenue d’un événement cardio vasculaire majeur a été moins fréquente chez celles déclarant consommer auminimum175 g de poisson par semaine. En tenant compte de l’activité physique et de divers facteurs de risque cardiovasculaire, tels que la consommation de tabac, l’hypertension arté rielle ou l’obésité, par rapport aux personnes décla rant consommer moins de 50 g de poisson par mois, des diminutions relatives de l’ordre de 15 % ont été constatées pour la mortalité et la fréquence des événements cardiovasculaires majeurs. Chez les personnes sans antécédent de maladie cardio vasculaire, la mortalité ou les événements cardio vasculaires majeurs ont été de fréquences très proches, quelle que soit la consommation de poisson. Les données concernant les personnes ne consom mant ni poisson ni viande n’ont pas été analysées spécifiquement (3). Ces études n’apportent pas d’information sur les types de poissons consommés, ni sur les modes de cuisson ou de préparation. Elles ne renseignent pas non plus sur d’éventuels effets indésirables, autres que cardiovasculaires, liés à l’exposition à des toxiques, comme le mercure ou les polychloro biphényles (alias PCB), contenus dans certains poissons (3,4). En pratique Malgré les limites inhérentes à ce type d’études, les résultats obtenus dans ces co hortes suggèrent que chez les personnes à haut risque cardiovasculaire, une alimentation com portant une large portion de poisson par semaine est associée à une moindre fréquence d’accidents cardiovasculaires. ©Prescrire Extraits de la veille documentaire Prescrire 1- PrescrireRédaction “Régimeméditerranéen : aussi en prévention primaire” Rev Prescrire 2008 ; 28 (302) : 926. 2- Prescrire Rédaction “Bien s’alimenter pour éviter les accidents cardiaques” Infos-Patients Prescrire mises à jour septembre 2020 : 1 page. 3- Mohan D et coll. “Associations of fish consumption with risk of cardiovascular disease and mortality among individuals with or without vascular disease from 58 countries” JAMA Intern Med 2021 : 181 (5) : 631-649 + supplementary online content : 26 pages . 4- Prescrire Rédaction “Polluants PCB : moins consommer certains poissons d’eau douce” Rev Prescrire 2014 ; 34 (363) : 68-69.
Consommation de poisson Moins d’accidents cardiovasculaires chez les patients à haut risque ● Dans une vaste étude épidémiologique pros pective, parmi des personnes ayant un risque cardiovasculaire élevé, la mortalité et la fréquence des accidents cardiovasculaires majeurs ont été moindres chez celles déclarant consommer plus de 175 g de poisson par semaine que chez celles dont la consommation déclarée était inférieure à 50 g par mois. Le groupe des personnes qui ne mangent ni viande ni poisson n’a pas été étudié spécifiquement. E n prévention des maladies cardiovasculaires, des données de faible niveau de preuves mais convergentes sont en faveur de l’efficacité d’une alimentation proche du régime dit méditerranéen : privilégier les céréales complètes, fruits et lé gumes ; préférer l’huile d’olive ou de colza comme source de graisse ; consommer peu de viande rouge (1 , 2). Des chercheurs se sont intéressés aux effets de la consommation de poisson sur le risque d’acci dent cardiovasculaire. Ils ont analysé les données de quatre vastes études de cohortes, ayant chacune suivi entre 12 000 et 150 000 adultes, dans 58 pays répartis sur les six continents. Les patients ont été regroupés selon leur niveau de consommation de poisson : moins de 50 g par mois ; de 50 g par mois à 175 g par semaine ; de 175 g à 350 g par semaine ; plus de 350 g par semaine (3). Environ 192 000 personnes, âgées en moyenne de 54 ans, ont été incluses dans l’analyse, autant d’hommes que de femmes. Parmi ces personnes, 51 741 avaient un antécédent d’affection cardio vasculaire ou un risque cardiovasculaire élevé en
Rev Prescrire • Décembre 2021
L a revue P rescrire (É dition découverte ) • S eptembre 2022 • T ome 42 N° 467 bis • P age 9
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