Édition Découverte Prescrire

RAYON DES NOUVEAUTÉS

NOUVELLE SUBSTANCE / NOUVELLE FORME Les corticoïdes étant immunodépresseurs, ils sont susceptibles d’aggraver une infection (7). Aussi, il semble prudent de ne pas utiliser ou d’arrêter l’uti lisation d’un dermocorticoïde en cas de lésions cutanées infectées, le temps de traiter l’infection avec un antibiotique. En 2008, l’Agence française du médicament avait supprimé les autorisations de mise sur le marché (AMM) de crèmes et pommades associant un antibiotique avec un corticoïde, en raison d’un intérêt thérapeutique non démontré (8). L’association acide fusidique + bétaméthasone expose aux effets indésirables de chacune des substances. Il s’agit principalement de : réactions d’hypersensibilité se manifestant parfois par un eczéma avec l’ acide fusidique ; de divers troubles locaux (télangiectasies, atrophies et fragilités cuta nées, vergetures, infections, llergies) avec le cor ticoïde. Les dermocorticoïdes exposent aussi aux effets indésirables des corticoïdes par voie générale (hyperglycémies, hypercorticismes, insuffisances surrénaliennes, troubles de la croissance), par pas sage à travers la peau, en particulier quand l’appli cation se fait sur un peau lésée, sur de grandes surfaces ou sous un pansement occlusif (1,2). cabotégravir ( vocabria °) et rilpivirine ( rekambys °) en injections IM dans le HIV Une alternative aux bithérapies par voie orale ● Chez les patients infectés par le HIV, le trai tement de référence est l’association d’au moins trois antirétroviraux de deux groupes pharmaco logiques différents. Une bithérapie orale est parfois envisagée. On dispose alors en France des associations dolutégravir (un inhibiteur de l’intégrase du HIV) + lamivudine (un inhibiteur nucléosidique de la transcriptase inverse du HIV), et dolutégravir + rilpivirine (un inhibiteur non nucléosidique de la transcriptase inverse du HIV). ● Le cabotégravir (un autre inhibiteur de l’in tégrase) et la rilpivirine ont été autorisés dans l’Union européenne, en bithérapie, en relais d’une multithérapie ayant une efficacité virolo gique. Cette bithérapie, débutée éventuellement par voie orale, s’administre par voie intra musculaire, à raison d’une injection de caboté gravir et une injection de rilpivirine lors d’une même séance tous les mois, voire tous les deux mois. ● Deux essais randomisés, non aveugles, d’une durée de 48 semaines, chez des patients rece vant jusque-là une trithérapie efficace, ont mon tré qu’un relais par cabotégravir + rilpivirine en injections mensuelles n’est pas moins efficace que la poursuite de la trithérapie par voie orale. Dans ces essais, il y a eu quelques échecs viro logiques avec l’association cabotégravir + rilpi ©Prescrire Noms commerciaux des médicaments en France F , Belgiqu B et Suiss CH acide fusidique application cutanée – F FUCIDINE° ou autre ; B CH FUCIDIN° ou autre acide fusidique + bétaméthasone application cutanée – F DERMAFUSONE° ; B CH FUCICORT° bétaméthasone valérate 0,1 % crème, lotion, pommade – F BETNEVAL° ; B BETNELANV° ; C BETNOVATE° mupirocine – F MUPIDERM° ou autre ; B CH BACTROBAN° Rev Prescrire • Mai 2021 Les sources et références sont disponibles dans la revue Prescrire originale, disponible sur abonnement SOUTENEZ UNE REVUE D’INFORMATION MÉDICALE INDÉPENDANTE ! Abonnez-vous sur Prescrire.org/offre Résumé minuer le risque d’émergence de souches résistantes à cet antibiotique. La mupirocine a l’avantage d’être utilisée uniquement par voie locale (6).

LE SEGMENT-CLÉ DU MOIS

Le vrai nom du médicament

virine , avec apparition de virus résistants à des inhibiteurs de l’intégrase et des inhibiteurs non nucléosidiques de la transcriptase inverse. ● Dans un autre essai randomisé, non aveugle, d’une durée de 48 semaines, il n’y a pas eu glo balement plus d’échecs de traitement avec des injections tous les deux mois de l’association cabotégravir + rilpivirine qu’avec des injections mensuelles. Des données de faible niveau de preuves suggèrent toutefois des échecs virolo giques un peu plus fréquents, mais un peu moins d’arrêts de traitement pour une autre cause qu’avec le rythme mensuel. Rev Prescrire • Octobre 2021 Sources  1- World Health Organization“The use of stems in the selec tion of International Nonproprietary Names (INN) for pharmaceutical substances 2018 (stembook 2018)” : 102-103. 2- “Gliflozines (anti-SGLT2)” + “Incrétinomimétiques anti-DPP-4 (gliptines) : sitagliptine, etc.” Inter actions Médicamenteuses Prescrire 2021. SANS PUBLICITÉ, NI SUBVENTION Pres r re vous propose une analyse indépend nte et objective sur es médicaments, des conseil adaptés, nuancés pour améliorer sa pratiqu et une information sur l'actualité de la pharmac - vigilance . -gliflozine Selon la nomenclature des dénominations communes internationales (DCI) établie par l’Organisation mon diale de la santé (OMS), la DCI des hypoglycémiants comporte le segment-clé -gli . Plus spécifiquement, la DCI des inhibiteurs du co-transporteur rénal de sodium glucose (SGLT-2) se termine par le segment-clé -gliflozine . Ils augmentent l’élimination du glucose dans les urines, ce qui tend à diminuer la glycémie (1,2). Au 2 septembre 2021, deux substances dont la DCI contient le segment-clé -gliflozine sont commercialisées en France : la dapagliflozine, autorisée dans le diabète de type 2, le diabète de type 1 et l’insuffisance cardiaque (Forxiga°), et en association avec la metformine , un autre hypoglycémiant, dans le diabète de type 2 (Xigduo°) (lire “Dapagliflozine (Forxiga°) et insuffisance cardiaque chronique” p. 725-727) ; l’ empagliflozine , autorisée dans le diabète de type 2 et l’insuffisance cardiaque (Jar diance°), et en association avec la metformine dans le diabète de type 2 (Synjardy°). Deux autres substances, autorisées dans le diabète de type 2 dans l’Union euro péenne, ne sont pas commercialisées en France, mais le sont ailleurs, par exemple en Belgique : la canagliflo zine (Invokana°, en association avec la metformine dans Vokanamet°) ; l’ ertugliflozine (Steglatro°, en association avec la metformine dans Segluromet°, ou avec la sita gliptine dans Steglujan°). Le profil d’effets indésirables des gliflozines est chargé, avec notamment des : infections urinaires et génitales, vulvovaginites, balanites, prurits génitaux, fasciites nécro santes du périnée (alias gangrènes de Fournier) ; séche resses buccales, déshydratations, hypovolémies, nyctu ries ; insuffisances rénales ; acidocétoses diabétiques ; augmentation du risque d’amputation des orteils, avec la canagliflozine et peut-être aussi avec les autres (2). ©Prescrire

P age 4 • L a revue P rescrire (É dition découverte ) • S eptembre 2022 • T ome 42 N° 467 bis

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