Edition Découverte 2025
PRATIQUES DE SOINS
Rechercher une artériopathie des membres inférieurs. Il semble prudent de rechercher une artériopathie des membres inférieurs au moins une fois par an chez tous les patients diabétiques (2). Il s’agit de rechercher : – un souffle artériel (iliaque, fémoral ou poplité) ; – une anomalie de perception des pouls (fémoral, poplité, tibial postérieur ou pédieux) ; – une froideur de la peau (4). L’absence d’anomalie constatée à la palpation des pouls artériels ou lors de l’auscultation des artères des membres inférieurs ne permet pas, à elle seule, d’écar ter en confiance une artériopathie des membres infé rieurs (4). Quand un doute persiste, il est justifié de compléter l’examen clinique par la mesure de l’indice de pression systolique* ou par une échographie-doppler des membres inférieurs (1,4,5). Rechercher des déformations ou des lésions des pieds. L’examen des pieds chez les patients diabétiques vise à rechercher : — des déformations, des points d’appuis anormaux ou des callosités ; – une mycose des ongles ou un intertrigo* des orteils, sources de surinfections (2,6,7). Neuropathie, artériopathie, déformations des pieds, callosités. Le risque de lésion grave du pied chez les patients diabétiques augmente avec : – l’âge ; – l’ancienneté du diabète ; – l’importance du déséquilibre glycémique (1,2). Les patients à risque accru de lésion grave du pied sont ceux qui ont : – une neuropathie périphérique ; – une artériopathie des membres inférieurs ; – un antécédent de lésion ulcérée d’un pied (8). + Lire dans ce texte“Rechercher une neuropathie périphérique” + Lire dans ce texte “Rechercher une artériopathie des membres inférieurs” Des troubles de la sensibilité liés à une neuropathie périphérique rendent moins perceptibles par le patient des plaies ou des contraintes de pression localisées au niveau des pieds (1,2). L’artériopathie des membres inférieurs provoque une ischémie*distale* qui perturbe le processus de cicatrisation et augmente le risque de nécrose. La dou FACTEURS DE SURVENUE
leur liée à l’ischémie est parfois absente chez les patients diabétiques, probablement du fait d’une neuropathie associée (1,2). Le risque de lésion grave du pied est accru aussi quand les pieds sont déformés ou porteurs de callo- sités. Les déformations osseuses ou articulaires des pieds (orteils en marteau ou en griffe, hallux valgus) et les déformations liées à une atrophie musculaire ont des conséquences statiques et dynamiques, notamment en provoquant des zones de pression élevée et des frotte ments dans les chaussures. Les callosités qui en résultent telles que cors, durillons, “oignons” augmentent encore les pressions locales, à la manière d’un corps étranger, ce qui augmente le risque de lésion du pied (2,8,9). Souvent un traumatismemineur à l’origine de la lésion. Chez les patients diabétiques, les lésions du pied sont souvent liées à un trauma tisme mineur, le plus souvent par des chaussures mal adaptées (1). D’autres situations contribuent à la survenue et à l’aggravation des lésions du pied chez ces patients : – des anomalies des ongles ; – une infection cutanée minime ; – un œdème ; – des coupures ou blessures accidentelles ; – des traumatismes thermiques (brûlures, gelures, engelures) ; – des lésions cutanées liées à la pression (dont des escarres de décubitus) (1,2,7). Risque de lésion cutanée grave avec certaines substances coricides ou la cryothérapie. Les substances chimiques utilisées pour retirer les cors, les durillons ou les verrues des pieds telles que l’ acide salicylique et l’acide trichloroacétique sont à éviter chez les patients diabétiques, en raison du risque d’érosion voire d’ulcération cutanée (2,10à14). La cryothérapie* semble aussi à éviter au niveau des pieds chez ces patients, car elle expose à des brû lures et à des infections (10).
TRAITEMENTS
Chez les patients diabétiques, la prévention des lé sions graves du pied repose avant tout sur un contrôle de l’hyperglycémie, principale mesure pour prévenir une neuropathie et une artériopathie liées au diabète (2,8). Chez les patients à risque, l’examen quotidien des pieds et des chaussures et certaines habitudes de vie contribuent à réduire la fréquence de telles lésions (2).
Compétence 4 • Édition Découverte • Février 2025 • N° 86 bis • Page 11
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